Lâchant quelques secondes ma bêche, je me relevai et m’étirai. Mon dos me faisait souffrir à être courbé ainsi toute la journée et la sueur me brûlait les yeux, mais cela était nécessaire.
-Tu es le plus beau de tous les fermiers, Lucian!
-Merci Hélène, répondis-je en souriant.
Elle me tendit une outre d’eau à laquelle je but avidement avant de m’asperger le visage avec ce qui restait.
-« Un noble ne doit pas se mêler au peuple », tu es bien loin de ce que prêchait notre père.
-Ils ont besoin de moi. Nous sommes comme eux et il faut se serrer les coudes quand on commence une nouvelle vie.
Je jetai un regard autour de moi. Les paysans travaillaient tous dur mais semblaient malgré tout heureux. Quitter le vieux continent et son Roi tyrannique devait être la meilleur chose que je n’ai jamais faite.
Saluant ma sœur qui repartait abreuvé les autres travailleurs avec les femmes du village, je me remis à retourner la terre.